Johannes Vermeer
Johannes Vermeer, dit aussi Vermeer de Delft, né à Delft le 31 octobre 1632 et décédé dans la même ville le 15 décembre 1675, est un peintre néerlandais de la province de Hollande. BiographieVermeer est un peintre néerlandais du XVIIe siècle dont la carrière fut relativement courte et l’oeuvre de faible ampleur : en vingt ans, il n’a guère peint plus de quarante-cinq tableaux, dont trente-sept sont préservés. Il est fort possible que sa notoriété dépassa peu le territoire provincial de Delft, sa ville natale. Les biographes citent un chroniqueur français, Balthasar de Monconys, qui note à propos d’une oeuvre de Vermeer vue chez un boulanger : « elle avait coûté 1 000 livres, alors que 6 pistoles auraient déjà été trop à mon avis. » « Pour Ver Meer de Delft, elle lui demanda s’il avait souffert par une femme, si c’était une femme qui l’avait inspiré, et Swann lui ayant avoué qu’on n’en savait rien, elle s’était désintéressée de ce peintre. » - Marcel Proust Dans la cité hollandaise que l’Histoire avait attachée à la Maison d’Orange et qui bénéficiait encore d’un statut privilégié, il semble que Vermeer ait acquis une réputation d’artiste novateur. Inscrit en 1653 comme artiste indépendant à la Guilde de Saint-Luc, il y exerça les fonctions de doyen. Il était en outre apprécié en qualité d’expert en tableaux puisqu’en 1672, il fut convoqué à La Haye pour expertiser une collection de toiles vénitiennes vendues à Frédéric-Guillaume, Grand Électeur de Brandenbourg. Le manque de documents fiables sur la vie du peintre rend les exégètes prudents. On a supposé que Vermeer avait été l’élève de Carel Fabritius, formé dans l’atelier de Rembrandt. Certains tableaux, plus sombres ou mélancoliques, comme Une jeune fille assoupie, en seraient la preuve. De même, on sait que Pieter de Hooch arriva à Delft en 1654 : les deux artistes se sont-ils fréquentés ? Nul ne peut l’affirmer, mais il est sûr qu’ils ont contribué ensemble à créer un style nouveau de peinture de genre en reproduisant les effets réalistes de la lumière et de la texture. Vermeer a sans doute exécuté la plupart de ses toiles pour des particuliers et non pour le grand public du marché de l’art. Selon Montias (Vermeer and His Milieu, 1989), il travaillait surtout pour Pieter Claesz van Ruijven, un riche percepteur Patricien. Ensuite, la collection aurait été léguée à la fille de Van Ruijven et à son beau-fils, Jacob Dissius. À la mort de ce dernier, vingt-et-un tableaux de Vermeer furent vendus aux enchères, à Amsterdam. Aucun document n’atteste cependant cette protection. On sait seulement qu’en 1657, Vermeer a emprunté 200 florins à Van Ruijven. C’est en 1653 que le peintre épousa Catharina Bolnes, fille de Maria Thins qui disposait de bons revenus. À cette occasion Vermeer, élevé dans le Calvinisme se convertit au Catholicisme, religion de la famille de sa femme. Il s'installa avec sa femme et sa mère dans le quartier catholique de Delft. Les catholiques étaient alors aux Pays-Bas une minorité marginalisée. Au moins une des toiles de Vermeer présente un thème catholique : l’Allégorie de la Foi. Cependant, en 1672, l’Angleterre déclara la guerre aux Provinces-Unies, déjà envahies par les armées françaises. Cette situation eut des répercussions dramatiques sur le marché de l’art et les difficultés financières de la famille Vermeer s’en trouvèrent accrues. Sa femme l’expliquera plus tard : « Pour cette raison et à cause des grandes dépenses occasionnées par les enfants et pour lesquelles il ne disposait plus de moyens personnels, il fut si affligé et s’affaiblit tellement qu’il en perdit la santé et mourut en l’espace d’un jour et demi ». Il laissa huit enfants mineurs et en 1676, Catharina obtint un mandat de cession qui lui permit d’ajourner ses dettes : elle renonça ainsi légalement à la succession qu’elle céda aux créanciers. La vente Dissius, en 1696, disperse l’ensemble de l’oeuvre. Pendant tout le XVIIIe siècle, aucun biographe ne s’intéressa au maître de Delft. Après la Révolution française, plusieurs Vermeer se retrouvèrent à l’étranger. C’est à John Smith (1833), marchand d’art, et à Thoré-Bürger (1866), que Vermeer dut la résurrection de sa notoriété. En 1935, le Musée Boijmans van Beuningen de Rotterdam lui consacra sa première exposition individuelle sous le titre : Vermeer - origine et influence. Le maître de Delft obtint enfin la renommée qu’il méritait, même s’il restait encore à éliminer les erreurs des hagiographes et les imitations des faussaires (le plus célèbre reste Han van Meegeren qui vendit notamment un faux Vermeer à Hermann Göring). La dernière rétrospective a eu lieu à la National Gallery à Londres en été 2001. L’oeuvreA peine 37 tableaux de Vermeer sont actuellement identifiés. Certains spécialistes réduisent pourtant encore ce nombre, certaines attributions étant contestées. N° | Titre de l'oeuvre | Année | Dimensions | Exposition | Illustration |
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1. | Diane et ses compagnes | v. 1654-56 | 98,5 x 105 cm | Mauritshuis, La Haye | | 2. | Le Christ dans la maison de Marthe et Marie | v. 1654-56 | 160 x 142 cm | National Gallery of Scotland, Édimbourg | | 3. | Sainte Praxède | v. 1655 | 101,6 x 82,6 cm | Barbara Piasecka Johnson Collection, Princeton, New Jersey | | 4. | L’entremetteuse | 1656 | 143 x 130 cm | Staatliche Kunstsammlungen, Gemäldegalerie Alte Meister, Dresden | | 5. | Une jeune fille assoupie | v. 1657 | 86,5 x 76 cm | The Metropolitan Museum of Art, New York | | 6. | L’officier et la jeune fille riant | v. 1658 | 50,5 x 46 cm | The Frick Collection, New York | | 7. | La liseuse à la fenêtre | v. 1659 | 83 x 64,5 cm | Staatliche Kunstsammlungen, Gemäldegalerie Alte Meister, Dresden | | 8. | Le verre de vin | v. 1660-61 | 65 x 77 cm | Gemäldegalerie, Berlin | | 9. | La leçon de musique interrompue | v. 1660-61 | 38,7 x 43,9 cm | The Frick Collection, New York | | 10. | La Laitière | v. 1660-61 | 45,5 x 41 cm | Rijksmuseum, Amsterdam | | 11. | Vue de Delft | v. 1661 | 98 x 117,5 cm | Mauritshuis, La Haye | | 12. | La ruelle | v. 1661 | 54,3 x 44 cm | Rijksmuseum, Amsterdam | | 13. | La jeune fille au verre de vin | v. 1662 | 78 x 67 cm | Herzog Anton Ulrich-Museum, Brunswick | | 14. | La femme au luth | v. 1662-63 | 51,4 x 45,7 cm | The Metropolitan Museum of Art, New York | | 15. | La jeune femme à l’aiguière | v. 1662 | 42 x 45,7 cm | The Metropolitan Museum of Art, New York | | 16. | La femme en bleu lisant une lettre | v. 1662-65 | 46,5 x 39 cm | Rijksmuseum, Amsterdam | | 17. | La dame au collier de perles | v. 1662-65 | 55 x 45 cm | Gemäldegalerie, Berlin | | 18. | La femme portant une balance | v. 1662-65 | 42 x 35,5 cm | National Gallery of Art, Washington | | 19. | L’art de la peinture | v. 1662-65 | 130 x 110 cm | Kunsthistorisches Museum, Vienne | | 20. | Le concert | v. 1664 | 69,2 x 62,8 cm | Isabella Stewart Gardner Museum, Boston (volé dans la nuit du 18 mars 1990, le tableau n’a toujours pas été retrouvé) | | 21. | La leçon de musique | v. 1664 | 73,6 x 64,1 cm | Collection de sa Majesté la Reine Elisabeth II, Buckingham Palace, Londres | | 22. | La jeune fille à la flûte | v. 1665 | 20,2 x 18 cm | National Gallery of Art, Washington | | 23. | La Jeune Fille à la perle | v. 1665-66 | 46,5 x 40 cm | Mauritshuis, La Haye | | 24. | Jeune femme écrivant une lettre | v. 1666 | 47 x 36,8 | National Gallery of Art, Washington | | 25. | La maîtresse et la servante | v. 1666-67 | 90,2 x 78,7 cm | The Frick Collection, New York | | 26. | La lettre d’amour | v. 1667 | 44 x 38,5 cm | Rijksmuseum, Amsterdam | | 27. | L’astronome | v. 1668 | 50 x 45 cm | Musée du Louvre, Paris | | 28. | La fille au chapeau rouge | v. 1668 | 23 x 18 cm | National Gallery of Art, Washington | | 29. | Le géographe | v. 1669 | 53 x 46,6 cm | Städel Museum , Francfort | | 30. | Une dame debout au virginal | v. 1670 | 51,7 x 45,2 cm | The trustees of the National Gallery, Londres | | 31. | Une jeune femme assise au virginal | v. 1670 | 25,2 x 20 cm | Art Gallery of Wynn, Las Vegas | | 32. | La dentellière | v. 1670-71 | 24,5 x 21 cm | Musée du Louvre, Paris | | 33. | Une dame écrivant une lettre et sa servante | v. 1671 | 72,2 x 59,5 cm | Beit Collection, Blessington, Irlande | | 34. | Une femme jouant de la guitare | v. 1671-72 | 53 x 46,3 cm | Kenwood house, Iveagh Bequest, Londres | | 35. | L’allégorie de la foi | v. 1672-74 | 113 x 88 cm | The Metropolitan Museum of Art, New York | | 36. | Portrait d’une jeune femme | v. 1672-74 | 45 x 40 cm | The Metropolitan Museum of Art, New York | | 37. | Une dame assise au virginal | v. 1674-75 | 51,5 x 45,5 cm | The trustees of the National Gallery, Londres | |
Galerie des oeuvres par ordre chronologique NoteVoir aussiLiens externes
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